VENDREDI SOIR GALA

Voilà qu’ils étaient déjà vendredi soir. Après leur repas le lundi soir – qui c’était merveilleusement bien déroulé – Stefanie avait passé plusieurs nuits avec Antoine. Elle avait reçu un appel de Tony, son frère, mercredi soir. Celui-ci lui avait demandé, gentiment, de revenir chez lui parce qu’elle lui manquait, qu’il s’en voulait de son comportement et qu’elle était la dernière personne du même sang que lui. Méfiante mais néanmoins aimante et après un long moment d’hésitation, la jeune femme décida de retourner là-bas. Antoine avait accepté après plusieurs disputes avec elle. Si lui ne voulait pas du tout qu’elle retourne dans cet appartement avec un frère aussi idiot que lui, Stefanie lui avait crié dessus que c’était quand même son frère et qu’elle se devait d’y aller parce que c’était la dernière personne de sa famille et qu’elle n’avait pas tellement le choix. Ils s’étaient donc disputés à quatre reprises sur ce sujet durant la semaine. La cohabitation avec son frère fut rude et Antoine manquait atrocement mais elle ne comptait pas s’installer chez lui, pas à seulement deux semaines de relation. Le matin même Stefanie ne savait même pas si elle allait se rendre ou non au gala. Elle avait décidé tout de même d’appeler Antoine pour lui confirmer à nouveau sa venue. Il lui avait, froidement, dit qu’il passerait la chercher dans la soirée pour qu’ils aillent se rendre chez les parents de M. McSteele, là où se déroulait le gala.

Après son travail, Stefanie s’était donc rendue au centre ville pour aller dénicher une robe de gala. Ce n’était pas le genre de vêtements qui trainaient dans sa garde robe. Après plusieurs fouilles, elle était tombée sur une robe bustier noire qui la rendait divine. Elle prit avec des talons hauts assortis. Rentrée, elle se changea rapidement se coiffa pour faire en sorte de boucler les cheveux et les attacher sur le côté. Des boucles d’oreilles venaient sublimer le tout. L’heure sonnée, elle reçue un message d’Antoine et sortit rapidement de l’appartement. La tension entre Tony et Stefanie était toujours présente, et elle se demandait pourquoi diable avait-elle quitté son château et son prince. L’Audi l’attendait au seuil de l’immeuble. Le chauffeur l’attendait pour lui ouvrir la portière et la refermer après qu’elle se soit assise. Elle sentit alors le regard d’Antoine sur elle. Ils ne s’étaient pas vu depuis mercredi soir et pourtant c’était comme-ci elle ne l’avait pas vu depuis un mois. Il lui avait énormément manqué. Elle mit sa ceinture et posa son regard charbonneux sur Antoine. Il la reluquait, avec son sourire angélique.

« Ma tenue te rendrait-elle plus loquace ? Ta crise est passée ? »

Elle commençait à savoir l'effet qu'elle avait sur lui, et choisir cette tenue avait été pûrement stratégique. Parce qu'elle voulait tout simplement le faire parler, discuter des disputes, de tout, de lui. Elle posa alors son regard sur la tenue d'Antoine. Il était classe, beau comme un dieu, comme d'habitude. Stefanie se mordit la lèvre inférieure. Alors que la voiture partait en direction des parents d'Antoine, l'angoisse montait en elle. Ces parents allaient-ils l'apprécier?

Si la semaine avait parfaitement bien commencée, la situation c’était aggravée mercredi. Il avait fallut que le frère de Stefanie, Tony, la rappelle et s’excuse. Si Antoine avait voulu qu’elle lui raccroche au nez et l’envoi chié, ça avait été le contraire. Elle avait hésité un moment mais avait finit par céder et décider de retourner là-bas. Le lien familial avait prit le dessus. Ce qui l’enrageait était, d’une, qu’elle allait lui manquer parce qu’il commençait à beaucoup apprécier sa présence chez lui et, de deux, qu’elle allait retourner vivre dans un endroit pitoyable avec un con et une fille qui semble être aussi con que son copain. Désespéré, il n’avait su quoi faire pour l’empêcher d’y retourner et c’était braqué. Néanmoins il savait que le peu de famille qu’il restait à Stefanie lui était très chère peu importe ce qu’il se passait. Il avait eu jusqu’à vendredi pour s’y faire. Il avait reprit ses anciennes habitudes lassantes. Travail et sport. Ces deux jours sans Stefanie lui avait semblé être une torture, une vie morose. Il n’avait eu aucun contact avec elle si ce n’est ce vendredi pour savoir si le gala tenait toujours. Il fut heureux de savoir qu’elle était toujours de la partie. Dés qu’il fut rentré de sa journée remplie de fusion et d’acquisition, Antoine se rua dans son placard et commença à se préparer. Il était impatient de la revoir, la toucher, la regarder, passer une soirée en sa compagnie et, en plus de cela, la présenter à sa famille. Ses parents organisaient régulièrement des galas de charités. Sa mère, avocate, et son père, médecin, avaient tous les deux réussis leurs vies et profitaient de leur richesse pour faire des dons et des enchères. Il avait toujours vécu dans le confort sans pour autant être pourri gâté. Ils lui avaient acquis des valeurs sûres. Son petit frère, Andy, étudiait la psychologie et sa petite sœur, Emily, étudiait le droit. Ils avaient tous des destins tous tracés, comme Antoine qui avait su devenir entrepreneur et diriger une des plus grosses boîtes des Etats-Unis.

Enfin préparé, Antoine alla rejoindre son chauffeur au garage de l’immeuble situé au sous-sol et se dirigea jusqu’à chez Stefanie. Elle ne se fit pas attendre et entra assez rapidement dans la voiture. Il ne put s’empêcher de la regarder dans cette robe bustier noire. Elle était divine. Son maquillage lui allait à ravir tout comme sa coiffure. Il était fou d’elle, et encore plus quand elle était aussi belle. Même s’ils s’étaient quittés en froid, il ne put s’empêcher de sourire. Parce que la situation était un peu comique en soi. Sa phrase le fit sourire de plus belle.

« Comment veux-tu rester sérieux alors que tu tiens à côté de moi dans cette tenue ? Tu es splendide Stefanie. »

Il s’approcha d’elle et lui vola un baiser. Lorsqu’il revint à sa place, il décala sa main pour aller prendre celle de Stefanie et la tenir.

« Je suis quand même déçu de savoir que tu t’habilles comme ça pour mes parents et non pour moi. Pas trop angoissé, ça va ? » dit-il avec un petit sourire en coin.

Le contact de leurs mains lui donnait des frissons dans tout le corps. C’est lorsqu’elle le voyait comme ça, aussi tendre qu’elle se rendait compte à quel point les sentiments qu’elle ressentait pour lui était fort. Malgré la nuit tombée et l’obscurité dans la voiture, elle ne pouvait ôter ses yeux de lui. Les traits de son visage était parfait, son nez, ses lèvres, ses yeux gris qu’on pouvait voir dans le noir.

« Je vous retourne le compliment très cher. » avait-elle dit en roulant des yeux. « Je ne savais pas quoi mettre, je ne suis jamais allée dans ce genre de…fêtes. Je veux juste que la rencontre se déroule mieux que la tienne avec Tony » avait-elle ajoutée d’un ton des plus glacés.

La voiture continuait de rouler et le silence s’était installé. Leurs mains étaient toujours en contente. Le lien fut rompu lorsque la voiture franchit le portail de la sublime demeure des McSteele. Même s’il faisait sombre à l’extérieur, plusieurs lumières éclairaient la maison. Stefanie en fut restée bouche bée, les yeux rivés sur la vitre. Elle devait au moins contenir une dizaine de chambres. Elle ne savait même pas que cette ville pouvait contenir de tels logements. Enfin garés, le chauffeur sortit et leur ouvra la porte. Antoine, sortit le premier, s’avança jusqu’à Steffie pour la laisser sortir. Ils avancèrent donc, tous les deux, jusqu’au seuil de la maison. Plusieurs voitures étaient garées et des photographes attendaient devant la porte. Ils durent s’arrêter pour prendre plusieurs photos. Stefanie avait entendu à plusieurs reprises des « Monsieur McSteele ». C’est après quelques minutes de réflexion qu’elle se souvint de son statut de PDG et de sa célébrité. Et pourtant quand on le voyait, comme ça, en oubliant tout ce qu’il y avait autour, elle aurait pu croire à un homme à la même vie qu’elle, un type abordable. Ces pensées lui donnèrent le mal de crâne. Elle devait sembler bien cruche à côté de lui qui était remarquable dans ce costume. Il avait cette prestance et ce charisme sans même à avoir ouvrir la bouche. Elle l’enviait pour ça, elle qui était connue pour sa réserve et son froid. Elle fut sortit de ses pensées quand Antoine l’emmena jusqu’à devant ses parents. Sa mère était vêtue d’une longue robe émeraude et son père d’un costume, lui aussi. Ils avaient cet air accueillant et ravi au visage qui mit Stefanie immédiatement à l’aise. Ils se présentèrent chacun leur tour et Antoine présenta, ensuite, Stefanie. Catherine, sa mère, prit Stefanie dans ses bras en ajoutant qu’elle était ravie de rencontrer la copine d’Antoine et qu’elle désespérait à le voir seul constamment. Gênée, elle lui répondit qu’elle était ravie de les rencontrer et qu’ils avaient un fils formidable, sous l’œil ravi d’Antoine. Les deux adultes s’excusèrent et partirent saluer tous les nouveaux arrivants. Stefanie balaya la salle du regard. Le salon avait été aménagé spécialement pour le gala. Une centaine de tables de cinq étaient installées ainsi qu’un long buffet rempli de verres que les serveurs devaient probablement remplir. Elle posa ensuite son regard sur Antoine.  

« Tu as vraiment une belle famille. Tu veux à boire ? Je vais en chercher. »

Antoine n’avait jamais présenté quiconque à sa famille. Il n’avait jamais jugé utile de présenter toutes ses conquêtes d’un soir. Il observait la scène, légèrement amusé. Ses parents semblaient émerveillés devant la jeune femme, ce qui ne l’étonna guère. Qui ne pouvait pas être impressionné par cette femme ? Il savait qu’elle leur plaisait, et c’était un soulagement. Ses parents partis pour aller saluer chaque personne qui arrivait toutes les secondes, Antoine accepta la proposition de Stefanie et la regarda partir au loin jusqu’au buffet. Il ne put souffler une seconde que plusieurs personnes vinrent à sa rencontre pour le saluer, lui demander comment elle la boîte et les affaires, qui était la jeune femme avec qui il était. Il y avait déjà un grand nombre de personnes dans la salle qui pouvait en contenir le triple. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas rendu visite à ses parents, il s’avança vers sa mère qui discutait avec une femme plutôt âgée. Il se présenta à celle-ci et lui demanda s’il était possible de lui emprunter sa mère. Seuls, le jeune homme la questionna alors sur ses aprioris sur Stefanie. Ravie, elle lui affirma qu’elle était ravissante et qu’elle ne l’avait jamais vu avec ce sourire et cet air heureux au visage. Après l’avoir prit dans ses bras, elle se retira pour vaquer à ses occupations. Le jeune homme posa alors son regard sur le buffet et apperçut Stefanie en compagnie d’un homme. Il s’avança alors rapidement jusqu’à sa belle et vint déposer son bras autour de son épaule.

« Je ne savais pas qu’on pouvait mettre autant de temps pour prendre des verres. »

Le jeune homme avec qui Stefanie discutait était un grand blond qui semblait étonné de voir, qu’en effet, cette jeune femme était prise. Le blond se présenta alors, Andy. Qu’est-ce-qu’il s’en contre fichait de son nom. Antoine fit signe de tête et se présenta à son tour. « Le fameux Antoine McSteele de MCSTEELE ENTREPRISES & CO ? » - « En effet. » - « Enchanté alors. Permettez-moi de vous dire que vous avez de la chance. » dit-il avant de poser son regard sur Stefanie. Les sourcils froncés, Antoine fit un nouveau signe de tête, s’excusa et emmena avec lui Stefanie pour se rendre ailleurs dans le salon.

« On va éviter que tu te fasses aborder par tous les hommes en rut, n’est-ce-pas ? Viens, je vais te présenter ma sœur. »

Il lui prit une boisson des deux qu’elle tenait et lui prit sa main libre pour la traîner jusqu’à sa sœur, Emily.

« Deux coupes s’il vous plait »

Stefanie s’était adressée au serveur qui se trouvait derrière le buffet. Il avait acquiescé et commençait à servir les verres. Elle sentit une main sur son épaule, geste qui l’a fit sortir de ses pensées. Elle avait pensé, au début, qu’il s’agissait d’Antoine et c’est lorsqu’elle se retourna qu’elle vu que non. Un grand blond se trouvait face à elle, un grand sourire aux lèvres révélant sa dentition blanche. Il lui demanda ce qui la tracassait pour ne pas entendre qu’on l’avait appelé à deux reprises. Légèrement gênée, elle haussa les épaules. Elle n’avait aucune envie de lui parler, elle ne le connaissait pas.

« Pourrais-je connaître le nom de cette rêveuse ?
- Vous le révéler gâcherai le rêve non ? »

Le jeune homme avait sourit de plus belle, et pourtant il n’y avait rien de drôle. Elle avait été froide et voilà que le jeune homme se marrait. Un des sourcils haussé, le serveur tendit les coupes à la jeune femme qui les prit. Elle comptait rejoindre Antoine quand le grand blond lui saisit le bras à nouveau et insista une seconde fois pour connaître son prénom. Elle secoua la tête, négatif en ajoutant que ça ne lui servirait vraiment à rien de le connaître. Il devenait agaçant. Et avant même qu’elle ne puisse lui demander de la laisser tranquille, elle sentit un bras de mettre sur son épaule. Cette fois-ci, elle en était sûre. C’était Antoine. Il dégageait cette aura qui faisait qu’on pouvait le reconnaître sans même le voir. Elle ne pouvait s’empêcher d’afficher un léger sourire en coin de satisfaction quand le jeune homme la ramena au centre du salon avec cet agacement qu’il avait laissé apparaître dans sa phrase. Possessivité ? Elle ne put s’empêcher d’ajouter alors qu’Antoine l’emmenait jusqu’à sa sœur ;

« Je n’appartiens qu’à un seul homme en rut c’est ça ? »

Il s’était retourné, agacé, alors que Stefanie, elle, souriait. Sa longue robe bustier trainait légèrement sur le sol. Ils s’arrêtèrent devant une jolie brune, un tout petit peu plus petite que Stefanie mais cent fois plus jolie qu’elle à ses yeux. Antoine les présenta. Emily McSteele, Stefanie Johnson. Si Stefanie comptait serrer la main, elle n’eu pas le temps car Emily se jeta sur elle, la serrant fort dans ses bras.

« Oh seigneur, tu es sublime ! Antoine t’as touché le gros lot. Ravie de faire ta connaissance Stefanie.
- Oh, appelle moi Steffie. Tu es vraiment sublime toi aussi. Je vois que c’est de famille »

Stefanie ne put s’empêcher de lancer un regard à Antoine qui haussa les épaules et roula des yeux, amusé. Lorsque Emily relâcha Stefanie, elle ajouta qu’elle était très heureuse de voir enfin Antoine avec quelqu’un, qu’elle commençait à se demander si elle finirait tante un jour ou pas. Suite à cela, elle courut rejoindre son petit ami qui discutait avec un autre jeune homme semblable à Antoine, son frère, probablement. Antoine se rapprocha lentement vers Stefanie

« On va aller s’installer, notre table est celle-là » dit-il en montrant une table à droite du doigt. « On est installé avec mes parents et mon frère. Je vois que la famille t’as adopté. »
« Tu n’as jamais présenté une fille à ta famille ? »

La réaction d’Emily envers Stefanie n’avait rien d’étonnant. Cette fille était la personne la plus extravagante et agaçante qu’il connaissait. Elle était ingérable et ne tenait pas en place. Mais elle avait un bon cœur et savait apprécier les bonnes personnes. Il avait su à l’avance que celle-ci apprécierait Stefanie. Lorsqu’ils furent tous les deux seuls, Antoine se rapprocha de sa douce. L’heure du dîner n’allait pas tarder, suivi des enchères et de la soirée dansante. Une longue soirée les attendait. Il lui montra alors la table à laquelle ils allaient dîner et avec qui ils allaient y être. Le jeune homme arqua un sourcil suite à sa question.

« Je n’ai jamais aimé une fille avant toi, ça ne représentait rien d’important avant »

Avait-il ajouté avant de lui voler un baiser. Il lui prit, ensuite, la main et l’emmena jusqu’à la table pour s’installer. Tous les invités étaient à l’heure place et les parents d’Antoine se trouvaient au centre de la pièce pour faire un discours et remercier les participants à l’enchère. Il y avait un serveur à chaque table. Le menu se trouvait au centre de la table et une carte présentant tous les lots de l’enchère était à côté de chaque assiette. Antoine tira la chaise à Stefanie et vint s’installer à côté d’elle. Il déposa alors sa main délicatement sur la cuisse de celle-ci et commença à la lui caresser.

Ceci expliquait cela. Toute l’excitation de la famille d’Antoine vis-à-vis de Stefanie était dût au fait qu’Antoine n’avait jamais ramené quelqu’un auparavant. Ils avaient du se dire que c’était finit pour lui, qu’il n’aurait jamais de petite amie et qu’il devait probablement être gay puisqu’étant donné sa beauté beaucoup de filles devaient lui courir après. Stefanie s’installa à côté de son bellâtre et frissonna dés lors qu’elle sentit le contact de sa main sur sa peau. Peu importe où ils étaient, elle avait constamment envie de lui, de l’embrasser. Sa présence était inévitablement vitale pour elle à présent. Elle ramena sa main jusqu’à celle d’Antoine et la caressa à son tour, les yeux rivés sur le milieu de la pièce où les parents d’Antoine venaient de finir leur discours pour les rejoindre à table. Dés lors qu’ils furent assis, les serveurs arrivèrent avec les entrées et les disposèrent devant chaque invité. (..)

Le repas terminé, les invités avaient quelque minute pour discuter avant que les enchères ne commencent. Antoine se leva et prit la main de Stefanie, lui proposant de lui faire visiter la maison. Se fut une très bonne idée puisqu’elle avait besoin de marcher après tout ce qu’elle avait ingurgité. Elle le suivit et monta les escaliers à ses côtés. Le jeune homme ouvrit une porte puis une autre avant d’arriver dans une grande chambre, décorée de plusieurs posters de sportifs au mur. Elle avait deviné avant même qu’il ne le lui dise qu’il s’agissait de la chambre de monsieur. La jeune femme s’assit sur le lit et balaya du regard la pièce

« Si je te pose une question, promets-moi que tu ne t’énerveras pas » dit-elle avant de reprendre « Pourquoi as-tu réagis comme ça quand je suis parti de chez toi ? »

Le jeune homme avait prit soin de fermer la porte à clé derrière lui pour éviter toute visite imprévue. Il vint s’assoir à côté de Stefanie et passa une main dans ses cheveux châtains. Alors que son regard gris devint froid et que ses sourcils se froncèrent après sa question, il poussa un soupire. Pourquoi fallait-elle qu’elle se pose constamment des questions. Ne pouvait-elle tout simplement pas profiter du moment présent ? Il pose ses mains sur ses genoux, signe d’énervement.

« Parce que ça me rend dingue de savoir que tu vis avec quelqu’un comme ton frère. Tu l’aurais entendu quand il me parlait de toi après qu’il t’ait viré. Tout allait bien et il a fallut qu’il sorte son speech »

Il poussa un second soupire, passa une nouvelle fois une main dans ses cheveux et croisa le regard surprit de Stefanie.

« Tu n’as toujours pas compris Stefanie ? Tu es tout pour moi à présent, et je veux te protéger, tout simplement. Arrête de te torturer veux-tu. Et arrêtons de parler de ça parce que je n’arrive pas à tenir ta promesse »

La jeune femme poussa un soupire et se mordit la lèvre inférieur. Si lui avait promis de ne pas s'énerver, elle, en revanche, n'avait rien promis. Elle n'avait pas la bague au doigt et elle n'appartenait donc a personne. Depuis quand devait elle rendre des comptes a quelqu'un? Si son intention semblait être adorable, ça ne plaisait pas a Stefanie qui avait les yeux rivés sur ses poings serrés.

« Écoutes, Antoine... Tu ne peux pas me contrôler comme tu contrôles ton entreprise... Je n'ai jamais eu besoin d'aide et je n'en aurai jamais besoin. Je ne veux pas que tu t'inquiètes autant pour moi, je sais ce que je fais. »

Elle prit une grande inspiration et se leva du lit pour venir se retrouver face a Antoine. Elle lui prit ses mains qui étaient, elles aussi, crispées. Il tirait la tronche, ça se voyait. Même s'ils ne se connaissaient depuis pas très longtemps, Stefanie commençait a connaître les réactions de monsieur face a elle. Ils passaient une bonne soirée et voilà que madame gâchait tout avec ses questions stupides. Histoire de détendre l'atmosphère, elle ramena les bras d'Antoine autour de sa nuque a elle. Elle se rapprocha encore plus de lui et plongea des yeux dans ceux de celui qu'elle aimait.

« Ne te fâches pas pour ça. Tu t'y habitueras. Et puis, on passe une bonne soirée non? Je suis flattée de voir ta chambre de pré pubère. »

Il plongea son regard dans le sien. Comme hypnotisé. Son regard charbonneux faisait effet sur lui. Il n'avait pas envie de céder. Antoine n'avait pas a s'habituer a cela, se faire insulter par sa propre famille. Ça n'était pas dans ses habitudes. Néanmoins, elle avait raison. La soirée avait bien commencé et lui non plus n'avait aucune envie de la finir en dispute. Il avait une petite idée de comment clore cette broutille mais on les attendait dans le salon puisque les enchères allaient commencer. Avec un sourire en coin, il lui vola un baiser, lui prit la main et ils descendirent jusqu'au salon. Tout le monde commençait a retourner a sa place et c'est ce que fit les deux amoureux. C'était au père M. McSteele de faire des enchères.

Une liste était mise a disposition devant chaque invite. Antoine jeta un coup d'œil a Stefanie qui avait les yeux rives sur celle-ci. Alors que son père présentait le premier lot - un tableau peint par sa mère -, les personnes intéressées proposaient un prix. Antoine savait déjà pour quoi il allait enchérir. Il avait sa petite idée en tête. Et en voyant la tête de Stefanie, il semblait qu'elle venait de découvrir son plan. Elle s'avança vers lui discrètement et lui murmura a l'oreille « - je ne savais pas que tu avais une maison dans les Caraïbes! ». Antoine acquiesça, ce sourire aux lèvres. Lorsque le séjour dans sa demeure arriva, un invite proposa la somme de 4000 dollars pour deux semaines. Antoine commença donc a renchérir en proposant 10 000 dollars. Cet invité ne semblait pas joueur et lui laissa le séjour dans sa propre maison.

« 10 000 dollars pour deux semaines dans ta propre maison ? Mais t’es un grand malade ! Pourquoi ? Tu peux y aller quand tu veux »

Elle avait cet air ahuri et choqué. Pourquoi Antoine paierait-il une telle somme alors qu’il pouvait s’y rendre quand il le voulait. La maison lui appartenait. Les 10 000 dollars revenaient à l’association alors peut-être voulait-il faire un don sans pour autant récupérer en échange un objet encombrant. C’était la seule solution plausible que Steffie avait trouvé. Elle avait de grands yeux ouverts, toujours surprise de la scène qui venait de se passer sous ses yeux. Elle n’osait pas interrompre Antoine qui discutait à présent avec sa mère. Lorsque le père d’Antoine eu finit avec toutes les enchères, il remercia la salle pour leur générosité. Un orchestre prit sa place et commença à jouer de la musique. C’était donc l’heure de danser ?

Elle ne savait pas si c’était à cause des litres de vin absorbés durant le repas ou parce qu’elle ne comprenait pas la réaction d’Antoine mais elle ne se sentait pas bien. Ce monde ne lui appartenait pas et elle n’avait qu’une envie : rentrer dans son appartement avec son frère. Elle n’aimait pas danser et encore moins sur des grands classiques dont elle ne connaissait pas les noms. Stefanie avait la tête baissée. C’est lorsqu’elle entendit Antoine lui parler qu’elle redressa la tête et sortit de ses rêveries. Il venait de lui proposer de danser. Elle accepta, gênée tout en essayant de le cacher.

Arrivée sur la piste, ils commencèrent à danser. Antoine lui expliqua alors qu’il voulait faire un don pour l’association et ne voulait pas que quelqu’un parte deux semaines dans sa maison. Il avait proposé le séjour en don sans vraiment réfléchir. Stefanie acquiesça tout en essayant de suivre les pas.

« Tu comptes partir quand dans ta maison caribéenne ? » dit-elle d’un ton détaché.

La main d’Antoine était posée sur la hanche de Stéfanie. Il en profitait pour la caresser à l’aide de son pouce. Collée à lui, il pouvait sentir son souffle lorsqu’elle parlait ; « Tu comptes partir quand dans ta maison caribéenne ? ». Il ne put s’empêcher de laisser apparaître un petit sourire en coin. Si l’argent n’était pas un souci pour lui, les transports non plus. Il comptait, après ce gala, l’emmener directement dans sa maison caribéenne.

« Puisque tu me le demandes, je pensais m’y rendre dans moins d’une heure. Qu’en dis-tu ? »

Il sentit Stefanie se décoller de lui pour pouvoir le dévisager. Il ne sut décrypter son regard : de la surprise ? De la joie ? de l’agacement peut-être ? Il savait qu’elle allait sûrement retourner chez son frère après cette soirée et Antoine n’en n’avait aucune envie. C’était donc une raison suffisante pour l’emmener avec lui tout un week-end loin de cette ville. Elle n’avait toujours rien dit et, bizarrement, Antoine commençait à ressentir son cœur battre de plus en plus vite. Tout ça lui était nouveau, et c’était étrange pour lui de savoir qu’une femme pouvait le rendre aussi faible, aussi différent.

Elle avait cet air ahuri et choqué. Pourquoi Antoine paierait-il une telle somme alors qu’il pouvait s’y rendre quand il le voulait. La maison lui appartenait. Les 10 000 dollars revenaient à l’association alors peut-être voulait-il faire un don sans pour autant récupérer en échange un objet La réponse d’Antoine lui fit comme un coup de massue. Sa première réaction fut de se décoller de lui et de le regarder, les sourcils froncés. Mille et une pensées lui traversaient l’esprit « une heure ? Mais on ne sera jamais en une heure aux Caraïbes ! » - « Oui mais bon, Stef, tu oublies que c’est Antoine. Il a de l’argent, des hommes à son service, des moyens de locomotion. C’est facile pour lui de se déplacer » - « Mais pour Tony, je vais faire comment pour le prévenir ? Il va se mettre hors de lui ». C’est lorsqu’elle fut redescendu sur terre que son visage commença à s’adoucir.

« Tu n’abuserais pas de ta place sur l’échelle sociale par hasard ? » dit-elle en riant légèrement. « Laisses moi prévenir Tony au moins, passer chez moi et prendre quelques affaires »

Ce n’était pas à non, et Antoine en avait l’air plus que ravi. Mais il était impossible qu’il soit plus ravi que Steffie à ce moment présent. C’était comme si des ailes venaient subitement de lui pousser du dos. Partir aux caraïbes avec Antoine, son Antoine. Qui l’eu crut. Elle déposa ses bras autour du cou d’Antoine et le serra fort contre elle en déposant plusieurs baisers sur ses lèvres. Elle avait les yeux légèrement humides. Depuis qu’elle le connaissait, sa vie avait radicalement changé. Elle n’était jamais sortie de sa ville et voilà qu’elle se rendait avec l’homme qu’elle aimait aux caraïbes. L’alcool ne l’aidait pas à contenir ses émotions non plus. Elle rapprocha alors ses lèvres prêt de l’oreille d’Antoine et lui souffla « Je t’aime. Pas pour les caraïbes mais pour ce que tu es et comment tu arrives à me rendre heureuse. »

Il la serra de plus bel et lui déposa un baiser sur le front suite à sa déclaration. Il l’aimait et avait d’autant plus envie de partir. Antoine lui prit la main et se rendit jusqu’à ses parents pour les avertir de son départ de dernière minute. Ils semblaient ravis de leur bonheur à eux deux et les congédièrent. Antoine entraina alors Stefanie jusqu’au dehors de la maison, là où une voiture les attendaient. Il avait prit soin de prévenir son chauffeur de son plan qui l’avait attendu toute la soirée devant. Les deux jeunes gens prirent place au fond de la voiture et quittèrent le palace de la famille McSteele. Antoine prit la main de sa copine puis serra assez fort. Il voulait qu’elle sente sa force et tout l’amour qu’il avait pour elle. La jeune femme vint alors poser sa tête sur son épaule et ils fermèrent les yeux.

« Monsieur McSteele, nous sommes arrivés à l’aéroport ». Antoine rouvrit un œil et cligna plusieurs fois pour adapter ses yeux aux éblouissantes lumières qui éclairent les pistes. Le jet se trouvait face à eux. Alors qu’il sortit de la voiture, le chauffeur alla réveiller et aider à sortir de la voiture Stefanie.

« Prête pour le décollage ? » ajouta t-il avec un sourire en coin avant d’aller la rejoindre et l’emmener jusqu’au petit jet. Un équipage était à leur disposition et le nom « MCSTEELE ENTREPRISES & CO » était écrit tout le long de l’avion. Lorsqu’ils furent montés à l’intérieur, les personnes de l’équipage se présentèrent. Antoine les salua rapidement et alla se poser sur un des fauteuils de la pièce principale du jet

« Tu peux considérer cette salle comme le salon…La porte à ta gauche c’est la cuisine, et puis tu as mon bureau à ta droite ainsi qu’une chambre au fond. »

Après quelques minutes de réflexion, Steffie avait estimé qu’il était mieux pour elle de ne pas se rendre chez son frère pour lui annoncer son départ mais plutôt de lui passer un coup de fil. Elle comptait partir, de toute façon, peu importe l’avis de Tony. Ils avaient donc prit le route pour se rendre à l’aéroport et prendre le jet appartenant à l’entreprise d’Antoine. Steffie n’arrivait toujours pas y croire. La chance voulait donc bien lui sourire, et cette chance s’appelait Antoine. Si un mois auparavant on lui avait dit qu’elle rencontrerait un homme comme lui, aussi parfait, elle aurait rigolé pendant une bonne demi heure. Elle se fichait de l’argent qu’il possédait. Ce monde n’était toujours pas le sien. Les meilleures choses, selon elle, étaient les plus petites et quotidiennes tels qu’un sourire ou un coup de main imprévu. Lorsqu’elle fut dans l’avion, sa tête se mit à tourner. Comment un avion pouvait contenir des meubles aussi luxueux ? C’était ridicule. Personne ne passait sa vie dans un avion, alors pourquoi le décorer aussi merveilleusement bien ?

« Tu peux considérer cette salle comme le salon…La porte à ta gauche c’est la cuisine, et puis tu as mon bureau à ta droite ainsi qu’une chambre au fond. » Alors qu’Antoine lui faisait la visite des pièces, la jeune femme se répétait « Pourquoi, pourquoi ». Même son appartement (celui de son frère, plutôt) ne contenait pas de tels meubles.  Steffie se rendit rapidement jusqu’au fauteuil du « salon » et s’installa. Elle ferma les yeux, poussa un soupire et le rouvrit, calmement. Inutile de faire partager sa surprise encore une fois, tout semblait si naturel pour Antoine qu’il ne comprendrait sûrement pas sa réaction. Elle se contenta alors de sourire, un faux sourire qu’il avait sûrement du remarquer puisqu’il se mit à rire.

« Ma tête te fait rire à ce que je vois » ajouta-elle avec son sourire en coin. Elle balaya à nouveau la pièce du regard. « Si un avion peut ressembler à ça, je n’ose pas imaginer ta maison aux caraïbes »

Antoine vint s’installer à côté d’elle et attacha sa ceinture. La jeune femme fit de même et l’avion se mit à décoller. Le voyage était estimé à trois heures environ. Un temps record pour se rendre sur l’île, apparemment. Même si, au final, ça ne l’aurait pas dérangé de passer du temps, seuls, dans cet avion. Une hôtesse se montra enfin pour leur annoncer que l’avion était stable et qu’ils pouvaient se détacher, chose que Steffie fit immédiatement pour se lever et se rendre aux toilettes. Elle demanda à cette hôtesse de lui montrer le chemin. Lorsqu’il eut franchit les toilettes, elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. L’odeur de vanille envahissait la pièce, ce qui n’était pas désagréable. La petite commission terminée, Steffie sortit des toilettes et sursauta. Elle ne s’attendait pas à voir Antoine, face à elle, avec ce sourire à tomber qui pouvait la tuer d’une minute à l’autre, se tenant contre le mur dans une position tellement….sexy.

« Evites de me faire faire une crise cardiaque maintenant, ça serait idiot non ? »

Ses yeux suivaient Stefanie se diriger vers les toilettes. C’était plus fort que lui, comme si Stefanie toute entière appelait Antoine, son odeur, son corps, ses longs cheveux bruns, ses yeux noisette, son caractère de feu. Et rien que de penser à tout cela, le rythme de son cœur accélérait ainsi que son membre se situant sous la ceinture. Ils avaient trois heures à tuer devant eux et une chambre, les projets d’Antoine étaient déjà tous faits. Il se dirigea à son tour vers les toilettes et de posa devant, attendant sagement que sa belle termine. Une fois sortie, il ne put s’empêcher de rire, sa tête et son sursaut resteraient mémorables. « Evites de me faire faire une crise cardiaque maintenant, ça serait idiot non ? ». Il se rapprocha sensuellement jusqu’à elle et posa ses mains sur ses hanches. Ils étaient à présent collés l’un à l’autre. Stefanie pouvait sûrement sentir qu’Antoine avait plus qu’envie d’elle. Il déposa un léger baiser dans son cou.

« Ce n’est pas de ma faute si je t’impressionnes autant, que veux-tu. Et il me semble que les femmes aiment être surprises parfois » Ses lèvres vinrent alors se poser sur celles de Stefanie. C’est alors que débuta un échange de long baisers fougueux, passionnés, comme s’ils ne le restaient que trois heures à vivre. Antoine passa ses mains sous les fesses de la jeune femme et la porta pour l’amener jusqu’à sa chambre. Il donna un coup de pied dans la porte qui s’ouvrit facilement et alla la déposer sur son lit. Antoine rompit le baiser et se mit au dessus de Stefanie. Il resta figer un instant pour admirer la beauté de la femme face à lui. Elle ne pouvait pas imaginer à quel point ses sentiments à lui étaient devenus aussi forts en si peu de temps. Il commença alors à retirer son tee-shirt et se retrouva torse nu. Ses lèvres retrouvèrent celles de Stefanie alors qu’il commençait à débouter le jean de la jeune femme (...)

Antoine ouvrit un œil, puis un autre, et s’étira de tout son long. Ce qui venait de se passer avait été magique, comme à chaque fois qu’il couchait avec elle. Ils s’étaient, ensuite, endormis collés l’un à l’autre. Quelqu’un avait frappé à la porte pour annoncer qu’ils allaient atterrir. Il se releva rapidement, se rhabilla et retourna, accompagné de Stefanie qui s’était elle aussi rhabillée, s’assoir sur le canapé. Ca avait été les trois heures les plus rapides au monde. Si seulement ces trois heures pouvaient passer aussi vite au travail. Lorsqu’ils furent enfin sur terre, Antoine remercia l’équipe du bon travail qu’elle venait de fournir et descendit de l’avion pour rejoindre la voiture qui les attendait sur la piste. Sa maison n’était pas très loin de l’aéroport. Il appréciait cette maison parce qu’elle avait sa propre plage privé, et qu’il avait réellement l’occasion de se détendre ici. Ils mirent environ vingt minutes avant d’arriver jusqu’au parking de la villa.